mardi 9 décembre 2008

Coco Mademoiselle - Chanel 2002 : love was made for me and you !

Mademoiselle ! It's so french ! Mais c'est comme cela que tout le monde l'appelait ! Elle était exigeante, autoritaire mais on l'aimait ! Coco, son surnom, et un parfum emblématique qui représente le style Chanel des années 80. Une référence aussi. Coco Mademoiselle réussit en parfumerie ce que Chanel fait pour ses vêtements : remettre adroitement le classique au goût du jour, en explorant de nouvelles technologies, de nouvelles matières, de nouvelles couleurs, sans vraiment changer la coupe. Ce qu'il y a de fantastique dans la construction de ce parfum, c'est qu'il est classique de part sa structure , et absolument neuf et bien dans son époque par ses notes. Une note juteuse et ronde de chair de poire Williams puis cette petite touche fruitée d'alcool de prune que l'on retrouvera dans le merveilleux N°18 m'ont toujours fait succomber. Pas étonnant alors que je l'aime bien ce Coco Mademoiselle. En outre, les progrès sur le traitement des matières premières des parfums n'y sont pas pour rien. Ils permettent de faire ressortir d'autres facettes plus transparentes des essences de rose, de jasmin, de vétiver ou de patchouli. Ce sont ces nouvelles matières, épurées qui ont été utilisées dans Coco Mademoiselle. Le patchouli semble plus aérien, la rose transparente et lumineuse, le jasmin crémeux et le vétiver d'une belle finesse. Le talent de Jacques Polge est aussi d'explorer différentes facettes olfactives "du bout des doigts" ; un floral, chypré, gourmand, légèrement marin et boisé. Ces facettes oscillent au cours de l'évolution du parfum, dans un sillage doux, féminin, sensuel et reconnaissable. J'y note pour ma part une petite touche boisée- ozonnique, presque verte, qui me fait penser à "nature après la pluie" de Nature et découverte, ce qui confère à ce Coco Mademoiselle quelque chose de familier et très agréable. Ajoutez à cet ensemble une dose de muscs fins et quelques gouttes de notes gourmandes pour arrondir et adoucir les angles pour un effet "coton" très agréable, et vous donnez naissance à un monument. Effectivement, Coco Mademoiselle s'est hissé avec brio et rapidement parmi les meilleures ventes, face à Angel et à son grand frère N°5. C'est toujours un plaisir de le reconnaitre dans la rue ou sur celle que l'on aime. Les femmes connaissent les belles oeuvres ! Une réserve tout de même : point trop n'en faut, car comme le tailleur de la même maison, la sobriété s'impose. So, "love was made for me and you..." dit la chanson de la pub ? "Of course, I love you, and with Coco Mademoiselle, you're so Chanel !".
En outre, et puisque vous êtes plusieurs à avoir posé la question, j'ai ajouté un petit commentaire pour y répondre.

2 commentaires:

Méchant Luop a dit…

Pourquoi ce parfum est il classé parmi les chyprés ? Coco mademoiselle est construit sur un accord de roses, de jasmin, de patchouli et d'une notes que je trouve "verte" qui s'apparenterait à la mousse de chêne, l'accord chypré est donc bien présent, mais retravaillé et épuré. Le patchouli lui, a subi un traitement particulier qui le débarasse de toutes ces facettes sombres et sales, il est clair presque "transparent". Les muscs blancs lissent le tout mais ne masquent pas cette structure, d'où son classement.

Newyorker a dit…

Bonsoir Méchant Loup, grâce à votre commentaire, je comprend maintenant beaucoup mieux pourquoi Coco Mademoiselle est considéré comme un chypré, même si il ne s'apparante pas aux chypres classiques comme Miss Dior ou Femme de Rochas.Comme vous le dites, l'accord a été épuré, (presque dénaturé et asceptisé pour ma part)mais le rendu est intéressant et agréable, assurément plus simple à porter. Pour finir, permettez moi de vous féliciter pour votre blog. Vos analyses sont riches, passionnantes et ont permis de répondre de nombreuses fois aux questions que je me posais. Bonne continuation !